Le Premier ministre sénégalais est attendu ce vendredi 21 février à l’Assemblée nationale suite au rapport d’audit publié la semaine dernière par la Cour des comptes, concernant la gestion des finances publiques entre 2019 et 2024.
Selon les explications fournies par l'Exécutif sénégalais, il s’agira d’échanger avec les députés sur les enseignements à tirer des constatations et des recommandations ressortant du rapport définitif de la Cour des comptes sur l’audit des finances publiques. Le Premier ministre a fait part au conseil des ministres de son passage à l’Assemblée nationale, au titre des questions d’actualité au gouvernement, a-t-on aussi fait savoir.
L’Assemblée nationale a annoncé, pour sa part, que cette rencontre du gouvernement avec les députés aura lieu à son siège à partir de 16 heures. A savoir que l’audit conduit par la Cour des comptes révèle que le niveau de la dette publique du pays était largement supérieur, entre 2019 et 2023, à celui qu’en donnaient les autorités de l’époque. Le rapport publié à la fin de l’audit signale l’existence de tirages sur ressources extérieures supérieurs à ceux affichés par le gouvernement de l’époque, des ‘’disponibilités du Trésor supérieures’’ à celles indiquées par le ministère des Finances et du Budget. Des anomalies dans la vente d’immeubles appartenant à l’État ont également été signalées.
“Des enquêtes seront conduites et des poursuites judiciaires menées contre les auteurs présumés des malversations relevées par la Cour des comptes”, a déclaré de son côté le ministre de la Justice, Ousmane Diagne. Ce dernier a également affirmé que plusieurs personnalités, dont d’anciens ministres et d’anciens directeurs généraux, ainsi que des comptables et des ‘’particuliers’’ sont concernés par les enquêtes et les poursuites judiciaires à mener.
De son côté, l’opposition conteste les chiffres publiés et dénonce une manipulation, mettant en cause la crédibilité de la Cour des comptes. Cette dernière qui a aussi dénoncé la vente du patrimoine de l’État à une société publique, qui l’aurait ensuite loué à l’administration. Alors que des poursuites judiciaires pourraient être engagées contre d’anciens dignitaires de l’ère Macky Sall, au pouvoir de 2012 à 2024, son parti, l’Alliance pour la République (APR) rejette le rapport et crie à une “nouvelle cabale du gouvernement”, au non-respect du contradictoire, tout en dénonçant le “caractère douteux et bancal” de la méthodologie retenue...