Dans un monde de plus en plus fragmenté et aux prises avec de multiples défis communs, l’Océan Atlantique s’impose comme « une nouvelle frontière pour la coopération mondiale et la croissance en Afrique », estime Karim El Aynaoui, Président exécutif du Policy Center for the New South.
« L’océan Atlantique peut servir de base pour des partenariats tournés vers l’intégration à travers l’investissement et les échanges commerciaux entre les pays riverains, atténuant et inversant ainsi partiellement la fragmentation observée à l’échelle mondiale »,
explique M. El Aynaoui dans une analyse publiée par la Brookings Institution, un think-tank américain basé à Washington spécialisé dans la recherche dans les domaines politique, économique et d’affaires étrangères.
Dans cette analyse, publiée dans le cadre du « Foresight Africa 2025-2030 », un rapport qui détaille les stratégies de développement dans le continent africain à l’horizon 2030, le chercheur marocain a décortiqué les défis liés aux problématiques de développement en Afrique, axant son analyse sur l’importance de l’Océan Atlantique comme espace qui regorge d’énormes opportunités qui doivent, comme le souligne M. El Aynaoui, être saisies pour relever les défis géostratégiques posés notamment au continent africain.
« Pour les pays riverains de l’Atlantique, l’océan offre d’immenses opportunités », soutient le chercheur, mettant l’accent sur le caractère « relativement pacifique » qui distingue l’Atlantique par rapport à d’autres régions comme la zone Indopacifique. Bénéficiant de la présence des États-Unis et de son principal partenaire, l’Europe, l’Atlantique peut être exploité pour faire avancer un programme axé sur le développement durable à travers un dialogue apaisé entre tous les États riverains de l’Océan, observe M. El Aynaoui, rappelant les cadres déjà existant dans la région et qui peuvent être mobilisés pour faire de l’Atlantique un catalyseur de développement en Afrique.
Il cite, dans ce contexte, le Processus des États africains atlantiques, lancé en 2009 à Rabat et qui a tenu plusieurs rencontres au niveau ministériel depuis 2022 dans l’objectif de mettre à profit le potentiel de l’Océan. L’auteur de l’analyse cite également le gazoduc Nigeria-Maroc, un projet de 25 milliards de dollars et d’une longueur de 7.000 qui relierait 13 États d’Afrique du Nord-Ouest pour atteindre l’Europe.