Une majorité de citoyens à travers 39 pays africains estiment que la pollution environnementale est un problème grave dans leurs communautés, révèle une étude d’Afrobarometer, le réseau panafricain de recherche par sondage qui produit des données sur les expériences et appréciations des Africains, relatives à la démocratie, à la gouvernance et à la qualité de vie.
Les Africains sont plus susceptibles de désigner les citoyens ordinaires comme étant les premiers responsables de la limitation de la pollution. Mais une vaste majorité parmi eux souhaitent également que leurs gouvernements fassent davantage pour protéger l’environnement, avec un soutien presque universel à ce point de vue en Tunisie. Les seuls pays où cette position n’est pas approuvée par une majorité sont la Namibie et la Mauritanie.
L’élimination des déchets, y compris les déchets plastiques, la déforestation, la pollution des sources d’eau, l’assainissement ou la gestion des déchets humains et la pollution de l’air sont cités comme les préoccupations environnementales les plus importantes dans les communautés locales. Les Africains sont légèrement plus enclins de considérer que les avantages de l’extraction des ressources naturelles dépassent ses coûts, mais il existe un consensus général sur le fait que l’industrie devrait être plus strictement réglementée.
L’étude d’Afrobarometer montre qu’en moyenne, à travers 39 pays, deux tiers (66%) des Africains déclarent que la pollution de l'environnement est un problème grave dans leurs communautés. Les citoyens citent le plus souvent (27%) la gestion des déchets, y compris les plastiques, comme le principal problème environnemental dans leurs communautés, suivi de la déforestation (19%) et de la pollution des eaux (17%).
La déforestation (28%) est la principale préoccupation environnementale dans les zones rurales, tandis que la gestion des déchets (37%) arrive en tête dans les communautés urbaines. Environ la moitié (46%) des répondants affirment que les citoyens ordinaires portent la responsabilité principale de la prévention de la pollution et de la propreté des communautés, mais presque autant pensent que le gouvernement – au niveau central (24%) ou local (19%) – devrait jouer un rôle de premier plan. Seule une poignée d'entre eux attribuent un rôle primordial aux entreprises et à l'industrie (5%).
On sait en outre qu’une pluralité de 45% affirment que les avantages de l'extraction des ressources naturelles, tels que les emplois et les revenus, l'emportent sur ses inconvénients, tels que la pollution. Mais 38% pensent que les inconvénients sont plus importants, et une minorité significative (17%) de répondants sont indécis sur cette question.
Trois quarts (76%) des Africains désirent que leurs gouvernements réduisent les impacts négatifs en renforçant la législation régissant l'extraction des ressources naturelles. Enfin, Une écrasante majorité (78%) de répondants souhaitent que leurs gouvernements fassent davantage pour limiter la pollution environnementale. Ce sentiment est presque unanime en Tunisie (97%) et atteint neuf citoyens sur 10 ou plus au Kenya (91%), en Côte d’Ivoire (90%), en Eswatini (90%) et en Guinée (90%).