Après une longue période de vache maigre, le secteur africain de l’exploitation aéroportuaire remonde progressivement la pente. Selon les prévisions, les plateformes devraient retrouver leur performance d’avant la crise pandémique au plus tard l’année prochaine.
Selon les données de l’ACI (
Airports Council International) Afrique, en 2022, 114,8 millions de passagers ont transité par les aéroports africains, ce qui représentait environ 50% de passagers en moins qu'en 2019. Mais 2023 devrait être une année de relance et pour 2024, les plateformes aéroportuaires africaines devraient traiter plus de 250 millions de passagers. Le trafic passagers dans la région de l’Afrique devrait alors augmenter de 4,3 % par année d’ici 2045. Pour sa part, le trafic de fret devrait croître plus rapidement que la moyenne mondiale, soit de 3,9 %.
Ces chiffres s’arriment avec ceux de l’
IATA (Association du transport aérien international) qui, dans son rapport mensuel sur la progression du trafic, a indiqué que les flux de passagers en Afrique sont devenus plus importants et se situe à moins de 7% des niveaux de 2019 au titre des données de février 2023, alors que le trafic mondial s’est redressé de 85%. Ce niveau d’activité présage un début d'équilibre à partir de 2024 pour les compagnies africaines, qui durant la période 2020 à 2022 ont accumulé 3,5 milliards USD de pertes. Mais un retour de rentabilité est par contre attendu déjà dès cette année chez plusieurs compagnies des autres régions du monde, avec quelques petits bénéfices nets prévus chez certains transporteurs.
De son côté, l’Association des compagnies aériennes africaines (
AFRAA) a produit dans un rapport que la part de marché intérieure du trafic était de 37 %, intra-africaine de 31 % et intercontinentale de 32 %, au cours du mois de mars 2023. L'Association estime que d'ici fin 2023, le nombre total de passagers transportés par les compagnies aériennes africaines atteindra 85 millions, soit environ 10 millions de moins que le trafic passagers de l'année 2019.
Les données de l'AFRAA montrent en outre que le nombre total de liaisons intercontinentales exploitées par les compagnies aériennes africaines a dépassé les niveaux pré-Covid depuis octobre 2022. Dans 8 aéroports africains (Johannesburg, Nairobi, Addis-Abeba, Lusaka, Le Caire, Casablanca, Abidjan et Lomé), la connectivité intra-africaine a atteint ou dépassé le niveau de 2019 depuis décembre 2022. On sait également que l'année 2023 sera marquée par un rétrécissement de l'écart de revenus des compagnies aériennes par rapport à 2022.
« Au cours des 3 premiers mois de l'année, les compagnies aériennes africaines ont raté les niveaux atteints au cours d'une période similaire en 2019 de 0,3 milliard USD. Ce chiffre devrait encore se réduire au deuxième trimestre à 0,2 milliard de dollars », selon aussi l'AFRAA qui rappelle que la perte de revenus pour l'année 2022 était de 3,5 milliards de dollars pour toutes les compagnies aériennes africaines combinées.
Notons, par ailleurs, qu’en mars, le prix du Jet A1 a poursuivi sa tendance à la baisse, le prix moyen mondial du baril au cours de la dernière semaine de mars atteignant 102,5 USD. Cependant, cette tendance s'est transformée en une poussée en avril à la suite de l'annonce par les producteurs de l'OPEP de plans de réduction de la production de brut.