J’ai un parcours plutôt atypique, en tant que fils de diplomate en Afrique j’ai passé la majeure partie de mon adolescence sur ce continent, je suis ensuite parti aux Etats-Unis pour effecteur mes études supérieures. J’y ai obtenu un MBA en management international à l’université de Berkeley. Puis j’ai obtenu un diplôme en Gemmologie à la Gemological Institute of America, ce qui m’a permis de rejoindre Van Cleef & Arpels en tant que Responsable des achats en Thaïlande. Ensuite, je suis devenu Directeur export Asie Pacifique pour Givenchy et c’est ainsi que j’ai commencé à travailler dans le secteur du Travel Retail. Par la suite j’ai monté mon entreprise de distribution exclusive de la marque Lacoste sur le marché mondial du Travel Retail et ce pendant 13 ans.
Pour ce qui est de BEAUTE LUXE c’est une histoire d’opportunité. Lors d’un de mes déplacements professionnels, un mercredi après-midi comme tant d’autres, j’embarque à bord du Trans-Mongolien à destination de Pékin. Comme cela arrive souvent lorsque vous voyagez plus de cent fois par an, le train s’est retrouvé bloqué à la gare pendant deux jours à la frontière sino-mongole à Erlian. Puisque nous ne pouvions rien faire pour décanter la situation, j’ai décidé de profiter de ces deux jours pour mener une étude des marchés locaux pour mes clients. J’ai pu constater que la plupart des voyageurs ne traversent les frontières de la région que pour acheter des articles vendus hors taxes. Mais aussi que la plupart des marques de luxe les plus connues n’y sont même pas représentées.
Comment voyez-vous le marché post-covid des produits de luxe en Afrique ?
La situation est incertaine et évolue au gré des variants de la pandémie. Cependant, nous ne sommes plus dans la même situation qu’en 2020 au début de la crise car nous avons un vaccin auquel de plus en plus de personnes vont avoir accès. Nous allons devoir vivre avec les vestiges de cette crise pendant plusieurs années mais peu importe la situation, la femme africaine tient à rester coquette et élégante.
Pour ce qui est de la croissance du luxe et de la beauté, celle-ci dépendra en grande partie des jeunes consommateurs dans les prochaines années. Les millennials et la génération Z sont devenus de grands consommateurs de marques et plus particulièrement de marques de luxe et ce grâce à l’augmentation de leur pouvoir d’achat.
L’Afrique c’est 54 pays, plus de 2000 langues, différentes cultures et croyances, nous savons que ce continent ne peut pas être considéré comme un seul marché. Chaque pays détient ses propres codes et doit être abordé différemment, c’est pourquoi nous avons des filiales dans de nombreux pays africains et nos commerciaux sillonnent ces pays pour que nous soyons toujours capables d’être en adéquation avec les besoins et les demandes de chacun.
En tant que bon connaisseur du continent, comment voyez-vous l’évolution culturelle du continent, et en particulier le mode de consommation, ces dernières années ?
Grâce à internet, les consommateurs africains ont pu avoir une vision globale des marques de beauté et de produits de luxe. Ils sont désormais en capacité, comme le reste du monde, d’avoir les informations très rapidement voire en direct concernant les nouveautés, les lancements, … Le consommateur africain est aujourd’hui l’égal du consommateur européen, asiatique et américain en termes de connaissances.
L’opportunité de consommation en Afrique repose majoritairement sur 5 piliers : la croissance démographique, l’urbanisation galopante, la montée en puissance de la classe moyenne, l’adoption rapide des technologies numériques et la prédominance des jeunes. Plus de 200 millions d’africains (ce qui représente plus de 20% de la population globale) sont âgés de 15 à 24 ans : cette jeunesse va jouer un rôle majeur, car elle aspire à un plus grand choix de produits de consommation et à une plus grande connectivité.
Le marché du luxe et de la beauté en général affiche une certaine dynamique en Afrique ces dernières années. Les personnes considérées comme riches mais aussi la classe moyenne supérieure en constante évolution sont des cibles qui attisent l'appétit des grands groupes internationaux.
La pandémie et la vie d’après, vaste sujet qui semble capter votre attention. Dites nous-en davantage.
Il est évident que dans de nombreux domaines, notamment celui de la beauté nous allons devoir réinventer nos modes de distribution pour continuer d’être en accord avec les règles sanitaires obligatoires. L’ensemble des gammes de produit (beauté, cosmétique, parfum, maquillage, shampoing, soins, crèmes...) doivent dorénavant s’adresser à une clientèle plutôt nationale qu’internationale. Obligatoirement et cela n’est pas un mal, nous allons devoir répondre à une demande locale et cela passera par un meilleur service au consommateur et l’avantage de pouvoir effectuer ses achats dans des commerces de proximité. Tout ceci permettra à l’Afrique d’accélérer rapidement C’est pourquoi notre groupe BEAUTE LUXE a décidé de démarrer son propre réseau de parfumeries dans les pays africains (Rwanda, Ouganda, Burundi, Tanzanie…)
Votre mot de la fin.
Chez BEAUTE LUXE nous croyons en ce continent qui nous offre de nouvelles perspectives et qui nous permet de proposer aux consommateurs des marques internationales auxquelles ils n’avaient pas accès. Grâce à BEAUTE LUXE, leader de la distribution de parfums et cosmétiques, les habitants d’un grand nombre de pays africains vont pouvoir trouver les produits de l’Oréal et l’Oréal professionnels, tels que Dark & Lovely, Garnier, Mixa, Narta, ou encore Ushuaïa, en Afrique de l’Est, dans la majorité des salons de coiffures, cosmetics shops, parfumeries et grandes surfaces.