Né en novembre 1955 à Antsirabe, la première ville de la région Vakinakaratra située à 160 kilomètres d’Antananarivo, Patrick Calvar a passé toute son enfance dans la grande île de Madagascar où son père, un Finistérien du Sud, a servi dans la gendarmerie.
Patrick Calvar est aujourd’hui conseiller spécial à l'Institut Montaigne en matière de sécurité, tout en étant membre du comité stratégique du cabinet d’intelligence économique Avisa Partners. Mais avant cela, celui que les journalistes surnomment « le zébu » a passé près de 40 ans dans les services de renseignement français, amorçant sa carrière en pleine Guerre froide.
Des débuts qui le plongent dans l’univers de John le Carré. Le futur grand patron des renseignements hexagonaux était dans le petit groupe des agents sélectionnés pour traiter avec Farewell, le fameux agent du KGB qui collabora avec la DST en 1980. Celui qui avait pour modèle Raymond Nart, figure du contre-espionnage de la guerre froide, aura également à gérer le dossier Temperville, cet ingénieur du CEA retourné par Moscou.
Sa carrière va le mener dans presque tous les services secrets : les deux branches de la DST – le contre-espionnage et l’antiterrorisme –, mais aussi la maison rivale, la DGSE, en tant que directeur du renseignement. Sans oublier un passage à Londres en tant qu’attaché de sécurité à l’ambassade de France.
Patrick Calvar est surtout connu durant les deux décennies qui ont précédé son départ, en 2017, pour avoir été au cœur de la guerre contre le terrorisme « islamiste. Il a d’abord été à la tête du département T3, face aux poseurs de bombes algériens, dont Khaled Kelkal, auteur des attentats du métro Saint-Michel en 1995. Puis, en 2004, il est devenu le numéro 2 du contre-terrorisme à la DST avant de rejoindre la direction centrale du renseignement intérieur.
En 2010, il est nommé directeur du renseignement à la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE). Deux ans plus tard, il revient à la direction en charge du renseignement intérieur avant de devenir, en 2014, directeur général de la sécurité intérieure, affrontant la vague d'attaques terroristes qui secoue la France depuis janvier 2015. Il sera fait par la suite officier de l’ordre national du mérite et officier de l’ordre national de la Légion d'Honneur à titre exceptionnel.
De Madagascar, Patrick Calvar aurait conservé le tempérament calme et impénétrable. Les journalistes ont souvent noté son sang-froid absolu. D'autres soulignent "ce côté "so British" qui se double d’une fascination pour le modèle anglais". Pas pour la caricature de James Bond, mais pour les méthodes de renseignement qu'il a pu les étudier de près lorsqu’il était en poste à Londres pour "pister les islamistes du Londonistan".